Blog SNPTES de l'académie de Lille

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dimanche 28 juin 2020

Comité technique ministériel du 25 juin 2020 : projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche pour les années 2021 à 2030

Comité technique ministériel du 25 juin 2020

Lors du comité technique ministériel du 23 janvier dernier, le SNPTES avait annoncé qu’il serait vigilant quant aux mesures portées par le projet de texte de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Aujourd’hui, le SNPTES est donc présent et prêt à vous faire part de ses avis sur les articles de ce projet de loi.
Ce comité technique étant postérieur à la consultation des représentants de la communauté au CNESER, vous n’êtes pas sans savoir que le SNPTES a décidé de voter positivement sur l’ensemble du projet de loi lors de cette première consultation. Cependant, le SNPTES tient à dire ici que ce vote positif est avant tout un vote de responsabilité. La responsabilité de dire que les montants que la loi porte, s’ils sont encore insuffisants, sont nécessaires dès maintenant à l’enseignement supérieur et à la recherche. La responsabilité de comprendre que dans la crise qui s’annonce, une augmentation de 5 Md€ en 10 ans est un effort qui compte et qui sera utile à notre société. La responsabilité de ne pas rejeter un texte qui conduira à la revalorisation des personnels qui s’investissent sans compter. Cette responsabilité que le SNPTES assume doit être maintenant partagée et le SNPTES entend que le gouvernement prenne toute la mesure des points de contestation que nous avons portés à sa connaissance. Les derniers jours que nous venons de vivre ont permis d’esquisser, bien tardivement, ce que doit être réellement une négociation entre des partenaires sociaux. Ces négociations doivent maintenant être poursuivies sur le long terme afin que des compromis soient trouvés sur les points de contestation.

Ainsi, pour le SNPTES, et comme nous l’avons dit depuis un an, la création de chaires de professeur junior est une véritable atteinte au statut des chercheurs et enseignants-chercheurs. Ce type de recrutement va être source d’un sentiment d’injustice et donc d’une grande démotivation, notamment sur la population des chargés de recherche et des maîtres de conférences, en particulier en raison de l’absence d’obligation de soutenir l’HDR [1] dans le cadre de la procédure de titularisation.

Quant au CDI mission, pour le SNPTES même si ce dispositif semble plus favorable que les dispositifs actuels (enchaînement de CDD, fin de contrat, faible rémunération, ...), il ne doit pas prendre le pas sur le recrutement de fonctionnaires. Si ces mesures devaient finalement être adoptées par les parlementaires, le SNPTES s’opposera fermement à toutes dérives notamment lors de l’écriture de la réglementation. Le SNPTES sera aussi extrêmement vigilant sur l’utilisation de ces dispositifs au sein des établissements d’enseignement supérieur et organismes de recherche.

Le SNPTES sera également très attentif à ce que les revalorisations promises par la loi concernent l’ensemble des personnels. Le SNPTES apportera aussi toute son expertise pour que soit rénové le processus de financement par appel à projet de l’agence nationale de la recherche.

[1] habilitation à diriger des recherches

lundi 15 juin 2020

Communiqué : Loi de programmation de la recherche (LPPR), déclaration du SNPTES au CNESER : Pour le SNPTES, des propositions satisfaisantes malheureusement accompagnés de réels points de contestation...

Le SNPTES a pu contester, récemment, le délai très court dont les représentants du personnel membres du CNESER ont disposé pour analyser la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).

Pour le SNPTES, il est désormais nécessaire de débattre de ce projet de loi qui, certes promet des moyens et quelques mesures positives, mais comporte aussi de réels points de crispation.

Des moyens nouveaux, il faudrait être de mauvaise foi, tout d’abord, pour ne pas reconnaître que ce projet, en pleine bourrasque économique, ose programmer sur dix années une évolution des moyens budgétaires dévolues à la recherche publique. Certes, notamment pour la première année d’application de cette loi (2021), l’évolution est largement insuffisante au moment où le besoin de recherche publique comme la nécessité de relancer l’économie apparaissent comme des priorités.

Des mesures intéressantes, ce projet en comprend aussi, tel l’encadrement des contrats de travail de droit privé permettant à des doctorants, payés par leurs entreprises, de pouvoir mener à terme leurs doctorats, ou encore des dispositions qui assoupliraient la mobilité des personnels ou, autre point positif, des mesures destinées à faciliter la venue et le séjour de chercheurs étrangers.

En revanche, pour le SNPTES, le projet de loi de programmation comporte des points de contestation comme, notamment, les chaires de professeurs juniors ou encore les CDI de missions de droit public qui institutionnalisent encore plus la précarité.
Enfin, le SNPTES maintient qu’une loi de programmation de la recherche est aujourd’hui une nécessité vitale pour notre pays. La France, encore plus en période de crise qu’en temps ordinaire, a besoin d’une recherche publique disposant de moyens humains et financiers réellement suffisants. Plus qu’un investissement, il s’agit d’un pari sur l’avenir.

jeudi 4 juin 2020

Prime COVID : absence de dialogue social et fiasco annoncé !

Le gouvernement souhaite attribuer aux agents de la fonction publique une prime visant à récompenser l’investissement exceptionnel qu’ils ont fourni pour assurer la continuité du service public. Les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche seront bien évidemment concernés par cette prime. Cependant, sa mise en place démontre comment l’absence totale de dialogue social peut transformer une intention louable en fiasco contre-productif !

Le SNPTES a donc été informé, sans aucune consultation préalable, lors d’une réunion avec la direction générale des ressources humaines, de la manière dont cette prime sera déployée et quels critères seront appliqués pour identifier les personnels qui pourront la percevoir. Le montant global de l’enveloppe attribué à cette prime, autour de 12 millions d’euros pour le périmètre enseignement supérieur et recherche, conduira à ce qu’uniquement 5% des personnels en bénéficient. Selon le ministère de l’ESRI, il y aura 3 groupes :

  • 1000 € : pour les personnels des "labos de recherche covid-19"
  • 660 € : pour les personnels qui ont été directement en contact avec les étudiants (CROUS, service de médecine préventive, etc.)
  • 330 € : pour les personnels qui ont eu une surcharge exceptionnelle de travail en présentiel ou télétravail dans le cadre du plan de continuité de l’activité.

Il a été précisé que le simple fait d’avoir travaillé en présentiel ne permettra pas de bénéficier de cette prime, s’il n’est pas démontré qu’il y a également eu une surcharge de travail.

Ces critères hors sols, qui n’ont comme unique avantage que de pouvoir rentrer dans un tableau Excel, prouvent que le gouvernement déconsidère totalement l’investissement des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche durant la crise de la COVID-19. Le SNPTES ne peut laisser dire que 95% des personnels de l’ESR n’ont pas eu de charge de travail exceptionnelle engendrée par la crise. Il ne faudrait pas non plus oublier les agents qui subissent une surcharge de travail dans le cadre du plan de retour d’activité notamment les personnels d’entretien (nettoyage, désinfection, etc.) qui œuvrent au quotidien pour l’hygiène et la sécurité des étudiants et du personnel. Le SNPTES ne peut accepter que des critères pris unilatéralement amènent à ce que, par exemple, toutes les actions pédagogiques et de formation à distance soient exclues d’une quelconque reconnaissance.

Ainsi, le SNPTES demande à ce que soient revus l’assiette et les critères d’attribution de cette prime. Le SNPTES met en garde le gouvernement si celui-ci persiste dans la voie prise : les effets sur le terrain seront délétères et conduiront au découragement d’une grande partie des personnels… et ceux-ci réfléchiront peut-être à deux fois avant à mettre autant de cœur pour assurer la continuité de nos missions si une crise nouvelle survenait.

Syndicalement.

Dany

lundi 25 mai 2020

Virus et informaticiens

Tous les informaticiens, qu’ils travaillent à l’administration centrale, dans les services académiques, les universités, les écoles d’ingénieurs, dans des lycées-collèges, les écoles primaires, pour le réseau des œuvres universitaires et scolaires (Cnous, Crous, Clous) ou encore dans des établissements publics à caractère scientifique et technologique notamment le CNRS, l’INSERM, l’INRA, l’INRIA, etc., qu’ils gèrent de l’informatique administrative ou scientifique, tous se préparaient depuis des années à un blocage de leur établissement ou service par un virus informatique… Et voilà qu’un virus biologique les a mis en lumière bien malgré eux.

Depuis des années, mais aussi suite au prévisible, mais qui n’arrivera pas, bug de l’an 2000, les DSI pratiquaient des crash-tests et des plans pour tout ou presque… Des crash-tests pour les utilisateurs, étudiants, élèves, usagers, contre les hackers du monde entier… De vrais urgentistes des réseaux qui évaluaient les risques potentiels d’intrusion d’un vers ou virus informatique qui pourrait se répandre comme une traînée de poudre.

Le SarsCov-2 a renvoyé tout le monde à la maison et a obligé les informaticiens à déployer rapidement le télétravail, qui, comble d’ironie, n’avait pas encore été mis en place dans la plupart des établissements et services. Il a fallu former tous ces nouveaux télétravailleurs à des outils collaboratifs qui, dans le meilleur des cas pour certains, n’avaient jamais pratiqué de visioconférences. Il a fallu également dimensionner et adapter toutes les infrastructures sur le plan de la sécurité mais aussi sur celui de la charge engendrée par le nombre d’utilisateurs exponentiel.Il est curieux de voir qu’avant cet épisode sanitaire, la déconnexion était devenue le maître mot alors qu’avec cette crise, tout le monde se devait d’être connecté et relié les uns aux autres. Ce besoin était devenu vital.

Actuellement, les plans de reprise d’activité (PRA) concernent une nouvelle fois les collègues informaticiens, certes pas toujours exposés directement au virus biologique, mais qui s’échinent à tout mettre en œuvre pour que les établissements et services puissent fonctionner. Comme malheureusement beaucoup d’autres professionnels, les informaticiens sont des travailleurs de l’ombre.

Le SNPTES tient à les remercier tout particulièrement pour leur dévouement et leurs compétences au service de la communauté de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Syndicalement.

Dany

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