Blog SNPTES de l'académie de Lille

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LPPR : premières annonces de la ministre de l’ESRI

Mercredi 22 janvier 2020, lors d’une réunion multilatérale, la ministre de l’ESRI a présenté aux organisations syndicales les premiers arbitrages relatifs au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, en matière de financement de mesures concernant le volet « ressources humaines ».

Ainsi la ministre a annoncé qu’une première enveloppe financière est actée pour 2021 et qu’elle consistera au déblocage de 92 millions d’euros de revalorisation des régimes indemnitaires des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que 26 millions d’euros pour que tous les nouveaux enseignants-chercheurs et chercheurs recrutés démarrent leur carrière à au moins deux fois le SMIC.

Les mesures concernant le financement des activités de recherche à proprement parler devraient être quant à elle annoncées dans les semaines à venir. L’objectif que l’investissement public dans la recherche atteigne au moins 1% du PIB a été malgré tout d’ores et déjà confirmé par la ministre.

Le SNPTES est satisfait de voir se matérialiser la prise en compte d’une partie des revendications qu’il porte depuis de nombreuses années. Cependant, le SNPTES considère qu’il ne peut s’agir que d’une première étape dans le cadre d’une loi de programmation pluriannuelle. La revendication principale du SNPTES dans ce domaine reste l’alignement des régimes indemnitaires sur les montants les plus favorables de la fonction publique. Le SNPTES ne souhaite pas non plus que l’on « arrose là où c’est déjà mouillé ». En clair, lors de cette première tranche, il convient d’augmenter en priorité les régimes indemnitaires des plus mal lotis de l’ESR.

Le SNPTES accueille également favorablement les mesures relatives à l’amélioration de la rémunération des nouveaux entrants chercheurs et enseignants-chercheurs, tout en alertant la ministre sur la nécessité de veiller à ce qu’aucune inversion de carrières ne soit générée de manière collatérale. La ministre nous a assuré qu’il n’y aurait pas d’inversion de carrière. Le SNPTES a toujours été porteur de propositions dans ce domaine. Il les défendra lors des prochaines réunions de négociations. Le SNPTES exige notamment que les primo recrutés ingénieurs de recherche qui sont titulaires d’un doctorat ou d’un diplôme d’ingénieur profitent de cette mesure. Il revendique une revalorisation globale de la carrière et un alignement par le haut des grilles de rémunération des chargés de recherche, maîtres de conférences et ingénieurs de recherche.

La ministre a également confirmé, lors de cette réunion, sa volonté de créer une nouvelle voie d’accès aux corps des professeurs des universités et des directeurs de recherche, les « chaires de professeur junior ». Ainsi, des postes environnés (par des financements et recrutements de personnels de soutien scientifiques sur CDI de mission) permettraient à des collègues d’être recrutés professeurs d’université ou directeurs de recherche au bout d’une période de trois à six ans -selon les disciplines- sous réserve d’une « validation » de cette titularisation par un jury. Le SNPTES attend de voir le texte de loi pour connaître plus en détail l’ensemble du processus attaché à ces recrutements pour se prononcer sur les modalités retenues. Cette nouvelle voie de recrutement n’a cependant pas vocation à remplacer les emplois statutaires des enseignants-chercheurs et chercheurs qui devraient donc être maintenus au niveau actuel (environ 1300 EC et 200 chercheurs par an). Là aussi le SNPTES a alerté la ministre sur les effets pervers que ces voies de recrutement à grande vitesse peuvent engendrer chez les collègues déjà titulaires, et ayant porté le système jusqu’à présent, ainsi que sur les nouveaux entrants qui ne bénéficieront pas de ce type de recrutements.Enfin, le SNPTES s’est montré satisfait d’entendre dans le discours de la ministre, lors de cette réunion comme lors de ses vœux, que la recherche était le fruit d’un travail collectif réalisé par des équipes pluricatégorielles rompant avec la vision du chercheur star si souvent mise en avant.

Pour le SNPTES, ces annonces représentent donc une première étape à saluer du moment qu’elle s’inscrit dans une montée en puissance pluriannuelle ambitieuse de l’investissement de l’État dans sa recherche. Comme le SNPTES l’a toujours fait, et comme en atteste l’ensemble de ses documents publiés durant ces derniers mois, il continuera à être force de propositions pour une juste reconnaissance de l’ensemble des personnels et une recherche publique forte.

Syndicalement

Dany