Blog SNPTES de l'académie de Lille

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Informations générales

Fil des billets

dimanche 29 novembre 2020

Sortie de confinement : les étudiants en cursus universitaires ne doivent pas être pénalisés

Mardi 24 novembre, le Président de la République annonçait les modalités de sortie du deuxième confinement. Dans le champ de l’enseignement supérieur, le SNPTES interpelle le gouvernement sur la date de réouverture des universités qui n’aurait lieu qu’en février. En effet, pourquoi si tardivement alors que la réouverture normale des lycées, mais aussi celle des restaurants comme celle des salles de sport, lieux où le port du masque est impossible, pourraient être effectives à partir du 20 janvier. Le SNPTES s’interroge sur cette différence de traitement pour les universités !?

Pour le SNPTES, les étudiantes et étudiants en cursus universitaires sont grandement pénalisés par l’enseignement tout à distance qui ne peut être vu que comme un enseignement dégradé. Ces étudiants, pour la plupart déjà scolairement fragilisés par le premier confinement, ont besoin de retrouver au plus vite l’encadrement et la présence des enseignants. Le SNPTES le rappelle une nouvelle fois ici : rien ne peut remplacer le contact humain dans une formation et si le tout à distance s’est imposé, c’est uniquement pour faire face à la crise sanitaire. Pour le SNPTES, ce distanciel ne sera pas sans préjudice pour la formation de notre jeunesse.
Ainsi, si le SNPTES tient à saluer une nouvelle fois ici le travail et l’investissement de l’ensemble des personnels de l’enseignement supérieur qui œuvrent sans relâche pour assurer la formation et l’accompagnement de leurs étudiants, il se fait aussi le relais de leur frustration de ne pas pouvoir, dans ce cadre, mieux répondre aux difficultés des étudiants.

Pourquoi différencier la reprise universitaire de l’ensemble des autres retours à la normale ?  Pourquoi, si les conditions sanitaires le permettent, les étudiantes, les étudiants et les personnels devraient attendre 10 jours supplémentaires pour reprendre, autant que faire se peut, le cours normal des formations ? La très grande majorité des universités a pourtant su dès la rentrée prendre toutes les mesures nécessaires pour freiner l’épidémie : masque, distanciation physique, gel hydroalcoolique, hybridation, adaptation des jauges, etc.

Pour le SNPTES, si les conditions sanitaires le permettent dans les lycées, rien ne justifie qu’avec leurs protocoles sanitaires renforcés, les universités ne puissent pas reprendre dès le 20 janvier. C’est une question de justice et de cohérence !

samedi 21 novembre 2020

Lignes directrices de l'Education National et Enseignement Supérieur.

Bonjour à toutes et tous,

Vous trouverez ci-joints les Bulletins Officiels indiquant les dernières lignes directrices de gestion de l'Education National et Enseignement Supérieur.

Syndicalement.

Dany

Loi confortant les principes républicains : un problème, un projet de loi …

Le phénomène de montée des extrémismes, séparatismes et radicalisations n’est pas une nouveauté dans notre société, mais voilà que ses impacts retentissent aujourd’hui au sein même de l’école, de manière de plus en plus brutale et horrible, et qu’on ne peut plus camoufler.

Rien d’étonnant pourtant, l’école n’est pas un SAS étanche hermétique aux maux de la société.

Alors comment lutter efficacement ? Avec une nième loi, baptisée « loi confortant les principes républicains » ? rien de moins sûr ! La recette est éprouvée mais son efficacité loin d’être prouvée !

L’intention de ce projet de loi est de protéger les enfants dans leurs droits à l’instruction, et de mieux encadrer les ouvertures d’établissements privés hors contrat par des personnes ou organisations ne respectant pas les valeurs républicaines, ainsi que les enseignements qu’ils dispensent. Cependant, pour le SNPTES, il comporte malheureusement failles et flous qui n’en feront, à coup sûr, pas l’arme de lutte à l’efficacité qu’on veut bien lui prêter !

Le SNPTES y voit le risque de pénaliser toutes les familles qui ne sont absolument pas radicalisées, mais qui ont des raisons personnelles de vouloir instruire leurs enfants à domicile, par cette nouvelle disposition : Le silence gardé par l’autorité compétente de l’Etat en matière d’éducation sur la demande d’autorisation vaut rejet.

Le SNPTES est favorable à l’instruction obligatoire dès 3 ans et au contrôle renforcé des établissements privés hors contrat qui figurent dans les propositions de ce texte.  Cependant, ce projet de loi confortant les principes républicains, élaboré en réaction à un contexte d’évènements de plus en plus tragiques et horrifiants, ne règlera certainement pas les incivilités et autres troubles de tous ordres dans les établissements scolaires.

Pour le SNPTES, ces réactions politiques pour traiter un problème de fonds, risquent d'être contreproductives, et même de voir se créer, hors de tout contrôle, des enseignements clandestins.

Le SNPTES exige que la priorité soit axée sur le renforcement des moyens humains, matériels et financiers dont disposent les chefs d’établissements, les équipes et les personnels des établissements concernés, par le biais d’actions concrètes, de renforcement des équipes, d’innovations.

En effet, quelle efficacité peut avoir un texte de loi si les moyens ne suivent pas, comme par exemple ceux des maires aux finances exsangues ? sans un vrai bilan chiffré sur lequel se baser pour commencer à œuvrer ? avec un nombre insuffisant de personnes formées pour effectuer les contrôles ?

L’arsenal juridique sera certes renforcé, mais l’objectif sera-t-il atteint ?

Le SNPTES en doute, malheureusement ….

mardi 17 novembre 2020

Auditions du SNPTES et de la FA-ENESR par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) : prise de parole liminaire

Une grande partie des points et interrogations que soulève le télé-enseignement est présentée dans le projet de note de cadrage de la CNCDH. Le SNPTES se retrouve donc sans difficulté avec les éléments décrits par le document de la commission. 

Pour le SNPTES, s'il ne fallait retenir qu’un seul point, ce serait que le télé-enseignement, les supports numériques, les vidéos, etc. évidemment très utiles, ne peuvent s’envisager que comme des compléments de l’enseignement classique en face à face. La présence physique, le face à face, avec les étudiants est pour le SNPTES capital dans la transmission des savoirs. D’ailleurs, si ce n’était pas le cas, les livres suffiraient à former notre jeunesse, ou en tout cas, les moyens numériques disponibles depuis des années maintenant auraient supplanté le présentiel. 

Ainsi, pour le SNPTES, le télé-enseignement ne peut se substituer au présentiel sans dégradation de la qualité des formations. En particulier, et comme la note de cadrage et de nombreuses études le mentionnent, les étudiants les plus en difficultés scolaires, économiques et sociales sont les premiers pénalisés par la formation à distance. 

Évidemment, dans la période de crise sanitaire que nous traversons, il est question pour les personnels de l’enseignement supérieur de faire au mieux pour que les étudiantes et étudiants puissent continuer leur cursus malgré le confinement. Nous prendrons donc soin de distinguer cette période particulière du fonctionnement normal des formations du supérieur. 

Peut-être avant de passer à un échange entre nous, le SNPTES insistera sur quelques points qui nous semblent importants : 

  • Tout d’abord, nous souhaitons dénoncer une nouvelle fois les fortes inégalités de financement des formations de l’enseignement supérieur. En effet, on rappellera que la dépense pour un étudiant en classe préparatoire est de 16 000€ par an, de 14 000€ pour un étudiant en STS et dépasse difficilement les 10 000€ à l’université lorsqu’on inclut les IUT. Les universités ont donc souvent à charge de former les étudiants en moyenne les plus en difficultés (car étant les seules formations non sélectives) avec le moins de moyens. 
  • On rappellera que la transmission des connaissances est un travail d’équipe pluricatégorielle et que c’est bien une chaîne de personnels qui est mobilisée pour former les étudiants. L’enseignement ne peut donc se résumer au seul moment où un enseignant est, physiquement ou virtuellement, face à ses étudiants. 
  • Le télé-enseignement ne peut conduire qu’à une augmentation des coûts des formations car il appelle le recrutement de personnels dédiés et demandera plus de temps à l’ensemble des équipes pédagogiques. Par exemple, actualiser un cours en vidéo pourra demander une nouvelle captation complète de la séquence tous les ans. 
  • Des questions se posent également sur les libertés pédagogiques et le libre arbitre des enseignants pour choisir les moyens de transmettre les savoirs les mieux adaptés à leurs pratiques, leur discipline, etc. Il ne saurait être question de contraindre les enseignants à un support particulier. 
  • Des questions de propriétés intellectuelles, de droits d’auteur sont également soulevées par la dématérialisation de l’enseignement ; en corollaire, celles de la marchandisation de l’enseignement. 
  • Des questions de détournement possible d’images sont aussi à anticiper.
  • L’accroissement du rôle des bibliothèques et centres de documentations que le télé-enseignement induit est négligé. Les personnels des bibliothèques doivent avoir les moyens d’être les acteurs de première importance dans la transmission des savoirs qu’appelle le développement du télé-enseignement. 
  • L'université n'est pas qu'un lieu d'enseignement et de recherche, la construction citoyenne se fait aussi par la fréquentation d'associations culturelles, sportives, d'entraide présentes au sein de l'université et tout cela cesserait d'exister sans la présence physique des étudiants sur les campus.

- page 14 de 38 -