Blog SNPTES de l'académie de Lille

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Informations générales

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jeudi 12 novembre 2020

Pour une recherche libre : Communiqué commun

Les organisations signataires expriment leurs fortes inquiétudes face à l’adoption par le Sénat d’un amendement dont la formulation constitue une menace pour les libertés académiques. Celui-ci, déposé par Laure Darcos (LR), avec l’approbation de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, affirme : « les libertés académiques s’exercent dans le respect des valeurs de la République. »

Sous couvert de réaffirmer les libertés académiques (liberté de recherche, d’enseignement et d’expression), ce texte les subordonne au respect de valeurs qui sont certes fondamentales mais n’ont pas de portée normative. Il oublie que ces libertés sont déjà soumises au respect de la loi et peuvent, à ce titre, faire l’objet de sanctions par les instances disciplinaires et par la justice.

Le caractère non normatif de cette formulation superfétatoire ouvre la porte à toutes les interprétations et à des censures sur des bases uniquement politiques. Elle représente un grave danger pour les libertés universitaires qu’elle prétend confirmer.

A ce titre, elle est en contradiction avec les recommandations concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur adoptées par l’Unesco le 11 novembre 1997 – en particulier les chapitre VI et VII – et avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

Nos organisations comprennent l’émotion de la communauté universitaire et demandent l’abandon de cet amendement à l’occasion de la commission paritaire qui doit se tenir le 9 novembre 2020.

Paris, le 9 novembre 2020

Signataires :

SNPTES

Ligue des droits de l’Homme (LDH), FSU, Snesup-FSU, SNCS-FSU, Snasub-FSU, Snep-FSU, Snetap-FSU

CGT, Ferc-Sup CGT, SNTRS-CGT, CGT-Inra

CFDT, Sgen-CFDT, Sgen-CFDT Recherche 

FO ESR

Unsa Sup-Recherche, Unsa ITRF-BI-O, Unsa A&I, Unsa Education,

Union syndicale Solidaires, Solidaires Etudiant-e-s, Sud Education, Sud Recherche

Fage, Unef, Fédération nationale des étudiants chercheurs (Fenec), L’Alternative, Confédération des jeunes chercheurs (CJC)

Ligue de l’Enseignement

samedi 7 novembre 2020

Enseignement supérieur : action intersyndicale pour obtenir des créations de postes et la titularisation des non-titulaires

Le gouvernement a décidé que les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche assureraient les cours en ligne à l’exception de certains enseignements pratiques (voir circulaire MESRI du 30 octobre 2020).

Dans la situation actuelle, les organisations signataires sont très inquiètes pour les étudiant·es et les conditions de travail des personnels. Le décrochage de nombreux étudiant·es, constaté au printemps, risque de se reproduire.

Elles ne comprennent pas la différence de traitement avec les classes préparatoires aux grandes écoles ou celles de BTS, formations du supérieur qui continuent en présentiel.

Elles demandent que tous les moyens de protection soient donnés aux personnels et aux étudiant·es, notamment la disponibilité de gel hydroalcoolique et de masques, la ventilation y compris par l’installation de système d’aération homologué dans les salles sans fenêtres et le nettoyage des locaux et le strict respect des règles sanitaires, notamment la distanciation physique.

Il est nécessaire que certains enseignements et dispositifs d’accompagnement se poursuivent en présentiel, au-delà des seuls TP dérogatoires pour éviter le décrochage des étudiant·es en difficulté pédagogique, en précarité numérique (matériel insuffisant, connexion défaillante, non maîtrise des outils) ou en difficultés sociale et psychologique. Nos organisations demandent pour cela le dédoublement des enseignements, notamment les TD, ce qui nécessite personnels et locaux.

Pour assurer le service public aux étudiant·es, le fonctionnement des laboratoires de recherche et ne pas détériorer davantage les conditions de travail des personnels, elles demandent au ministère de l’ESR de financer dans l’urgence les postes, à commencer par ceux qui s’avéraient déjà nécessaires indépendamment de la crise sanitaire. Les viviers existent. Les postes doivent être créés et pourvus rapidement. À cette occasion, elles demandent la titularisation immédiate des non-titulaires exerçant des fonctions pérennes à tous les niveaux dans l’ESR. .

Nos organisations invitent les personnels et les étudiant·es à se mettre en contact dans les établissements pour agir en commun et pour porter ces demandes auprès des présidences, des recteurs et rectrices et de la ministre.

Les bibliothèques et centres de documentation à l’heure du reconfinement

La circulaire du 30 octobre portant sur la mise en place du confinement précise que « les bibliothèques et centres de documentation universitaires doivent rester accessibles aux usagers sur rendez-vous : guichet de prêt (emprunt et retour) et accès aux salles de lecture».

Ce même 30 octobre, le SNPTES interrogeait la ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, Madame Frédérique Vidal, sur l'absence d'outil national permettant la réservation de places de travail. A ce jour, le SNPTES n'a obtenu aucune réponse. C'est pourquoi le SNPTES réitère sa question et demande au ministère de mettre à disposition de tous les établissements documentaires de l’ESR, les outils permettant un accueil de qualité des usagers des bibliothèques et centres de documentation. A l'heure actuelle, les établissements documentaires se démènent chacun de leur côté pour mettre en œuvre un outil qui ne générerait pas une surcharge excessive de travail au personnel. Affluences, solution payante déjà en fonction dans certaines bibliothèques propose des modules très onéreux. C'est pourquoi le SNPTES demande la prise en charge par le ministère de tout surcoût engendré par la mise en place de ce service.

Concernant la jauge d'accueil, celle-ci est déjà à 50% dans la plupart des établissements documentaires depuis la rentrée universitaire. Le SNPTES s'inquiète que celle-ci n'ait pas été revue au vu de la situation sanitaire actuelle. Celle-ci ne peut être maintenue que dans le cas où toutes les conditions de mise en sécurité des personnels ou usagers sont assurées. Pour le SNPTES, le « Click and collect » reste la solution minimale à mettre en œuvre. L'accueil dans les centres documentaires doit être réservé aux usagers les plus démunis et les outils de réservation doivent permettre la limitation du nombre de réservations, par exemple à 2 demi-journées par semaine, afin de permettre au plus grand nombre d'étudiants dans le besoin de venir travailler ou de suivre leur cours en ligne.

Enfin, les horaires d'ouverture des établissements documentaires doivent permettre aux personnels d'être au maximum en télétravail tel que demandé par la ministre de la Fonction publique. Le SNPTES demande que les bibliothèques ne soient ouvertes au public que par demi-journée afin de permettre le respect du télétravail ou à minima avec une pause méridienne permettant ainsi au personnel de se restaurer tout en se protégeant et en limitant les regroupements dans les salles de pause du fait de la fermeture des espaces de restauration. De même, pour les ouvertures en soirée et fin de semaine, le SNPTES s’interroge sur leur maintien dans le contexte sanitaire actuel.

Pour le SNPTES, la continuité de service public est essentielle. L'accompagnement et le soutien aux étudiants les plus précaires sont nécessaires pour éviter tout décrochage. Pour le SNPTES, il est indispensable de déployer les moyens et outils sur le long terme et non pas au coup par coup afin d’amortir les effets de cette crise loin d'être finie sur les usagers et personnels.

vendredi 30 octobre 2020

Reconfinement : le SNPTES demande à la ministre de tirer les enseignements du premier confinement et d’assurer la continuité des services publics de l’ESR en toute sécurité pour les personnels et les usagers

Suite à l’allocution du Président de la République ce mercredi 28 octobre 2020, et face à la confirmation de la seconde vague de l’épidémie de coronavirus, un nouveau confinement est imposé aux Français du 30 octobre au 1er décembre 2020 au minimum.

Le SNPTES appelle le ministère à prendre en compte les enseignements du premier confinement, en ayant pour double objectif de “concilier les impératifs de la protection de la santé et de la sécurité des agents et des usagers” et le ”besoin d’assurer le bon fonctionnement et continuité de nos services publics”.

Le premier confinement ayant eu des incidences sur les personnels et les usagers, il est indispensable de prendre en compte les difficultés psychosociales engendrées par la restriction des contacts et déplacements des personnes à leur “strict minimum”, qui peuvent aller parfois jusqu’à l’isolement total dans des conditions précaires, suivant les situations personnelles.

C’est pourquoi le SNPTES, s’il ne peut être que favorable au confinement, au vu des dernières données communiquées, rappelle son exigence concernant les personnels qui pourraient être mis en position d’autorisation d’absence (ASA) : des formations à distance doivent leur être proposées.

Par ailleurs, et dans le cas où, dans les prochaines semaines, l’amélioration de la situation sanitaire permettrait un assouplissement des mesures gouvernementales, le SNPTES se fait le relais de la demande de nombre de collègues qui, ayant très mal vécu la “mise à l’isolement” du télétravail à 100%, avaient su retrouver un équilibre par des organisations de travail hybridant le distanciel choisi et le présentiel dans le respect des consignes sanitaires.

Pour les agents en télétravail, le SNPTES rappelle l’importance des outils et matériels mis à disposition des personnels afin de prévenir l’apparition de troubles musculosquelettiques, qui représentent actuellement 75% des maladies professionnelles dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Concernant la restauration, le SNPTES exige que les personnels et les usagers devant se rendre dans les établissements, aient à disposition un repas chaud et équilibré. Dans le cas contraire, ils doivent se voir proposer une indemnité de repas. Le SNPTES exige également que les étudiants boursiers puissent continuer à bénéficier du repas à un euros, tous les jours.

Le SNPTES exige que les nouveaux Plans de continuité d’activité (PCA) soient co-construits et validés avec et par les CHSCT locaux.

Les TP en présentiel doivent être organisés dans le plus strict respect du protocole sanitaire, la ventilation des locaux notamment doit être assurée.

Concernant la formation des étudiants, des questions se posent dès maintenant et doivent trouver des réponses au plus vite. Les principales portent sur l’accueil des étudiantes et étudiants les plus en difficultés scolaires, mais aussi qui ne disposent pas de moyens de communication suffisants pour suivre leur cursus à distance.

Par exemple :

ne pourrait-on pas conserver un accueil en présentiel, réduit et en roulement, pour les étudiants de L1, particulièrement ceux des “oui si” qui ont besoin d’encadrement renforcé ? D’ailleurs, la possibilité laissée aux CPGE de continuer leur formation normalement, alors que bien souvent le nombre d’étudiants dépassent les 40 dans une classe, est difficilement compréhensible pour les universitaires qui voient impuissants certains de leurs étudiants sombrer.

Est-ce que les étudiantes et étudiants qui ont manifesté leurs difficultés, voire impossibilité, matérielle pour suivre les cours à distance pourraient bénéficier d’accueil, même minimal, dans les locaux des établissements ?

Ou de même :

Ne devons-nous pas, dès maintenant, anticiper et communiquer sur un calendrier universitaire élargi afin que l’ensemble des évaluations puissent se faire en présentiel ? Est-ce qu’il est envisageable de maintenir des évaluations au premier semestre ?

Concernant les BU, les protocoles sont maintenant bien en place depuis le déconfinement. Les établissements et les personnels sont équipés dans la majorité des cas de matériel adéquat. Pour permettre un accueil malgré tout de qualité, il est nécessaire de veiller au renouvellement et à la présence de celui-ci en quantité suffisante.

Afin de privilégier le télétravail des personnels, l’option minimale à retenir serait le "click and collect" sur rendez-vous. Ce système est celui où il y a le moins d’interactions entre le personnel et l’usager qui chacun porte les éléments de protection.

Concernant l’accueil et le travail en BU sur rendez-vous, la réservation de places de travail est déjà en place dans plusieurs établissements par le biais de l’application Affluences. Qu’en sera-t-il pour les BU ne la détenant pas ? Sera-t-elle généralisée ? Pour le SNPTES, il ne doit pas y avoir d’étudiants “pénalisés” de par l’absence de cet outil ou de tout autre outil permettant la réservation de place de travail.

Pour le SNPTES, ouvrir les BU est essentiel à la réussite des étudiants pour les mêmes motifs qu’exposés précédemment. Cela permettrait aussi de maintenir l’emploi étudiant. Cependant, le SNPTES s’interroge sur la nécessité de maintenir une ouverture en soirée ou les week-ends.

Enfin, et pour conclure cette première prise de parole, le SNPTES tient à rappeler que faute à un désinvestissement systémique dans nos universités les marges de manœuvre n’existent plus. Les universités qui ont la charge d’accueillir de plus en plus d’étudiants, dont de plus en plus en difficultés scolaires, n’ont plus les moyens d’accomplir décemment leurs missions de formation et d’insertion professionnelle. Le SNPTES refuse que davantage de générations de notre jeunesse soient sacrifiées. Les difficultés que nous rencontrons actuellement étaient prévisibles, d’ailleurs les contaminations suivent la même courbe de progression depuis septembre. L’État aurait dû prévoir un plan d’investissement massif, à minima, dans les technologies d’enseignement à distance dans tous les établissements. A ce titre, l’appel à projet lancé cet été sur l’hybridation des formations est, pour le SNPTES, symptomatique d’un problème profond entre l’État et son système d’enseignement supérieur.

Ainsi, le SNPTES demande que soit dès maintenant discuté avec les partenaires sociaux une stratégie de gestion de la crise sur le long terme en envisageant les scénarii possibles et en déployant l’ensemble des moyens nécessaires pour amortir les effets délétères de la crise sur la formation de nos usagers. Pour le SNPTES, la crise sanitaire et ses implications vont durer des mois, voire des années, on ne peut désormais plus se limiter à une gestion au coup par coup et à court terme ; nous avons besoin de redonner de la visibilité sur le long terme et que l’État face la démonstration de la considération qu’il porte à sa jeunesse et aux personnels de ses services publics.

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